Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/41

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rose, et je joignois à tout cela un certain je ne sais quoi, qui seul auroit suffi pour faire tourner toutes les têtes ; enfin, après s’être demandé si j’étois belle ou jolie, on convenoit que j’étois l’une et l’autre. J’étois gracieuse et caressante à l’excès ; mes familiarités amusoient beaucoup ma tante , et sur-tout ceux qui en étoient l’objet. On trouvoit fort drôle qu’une petite personne, qui excitoit déjà les désirs, et qui souvent, par les attitudes les plus voluptueuses, sembloit les partager, vint se mettre sur les genoux d’un homme, l’embrassât, lui fit mille caresses , et tout cela avec un air de si bonne foi, qu’on ne pouvoit douter que ce ne fût mon innocence même qui me faisoit manquer aux règles de la bienséance.

Telle j’étois a quatorze ans ; mais je touchois au moment où toutes les