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sans me déconcerter, que, m’étant fatiguée en courant apres des papillons, j’étois venue me reposer dans l’endroit où elle me voyoit ; que le sommeil dans lequel j’etois plongée m’avoit empêché de l’entendre, et que j’étois fâchée de l’avoir mise dans l’inquiétude. En achevant ces mots, je courus embrasser ma tante ; l’air naturel avec lequel je m’étois disculpée, ne permettant pas de concevoir le moindre soupçon, Rosa me sourit affectueusement, se repentant, au fond du cœur, de son mouvement d’impatience.

Dès cet instant, je ne fus plus la même. Je venois pour la première fois de déguiser la vérité ; cette faute me paroissoit si grande, que je fus tentée vingt fois de me jeter aux genoux de ma tante, et de lui demander un pardon que j’étois sûre d’obte-