Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/49

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je recouvrai mes esprits. En réfléchissant sur les dernières paroles de mon jeune ami, je m’étonnai du secret qu’il m’avoit recommandé ; mais, n’y voyant aucun inconvénient, je résolus de garder le silence. Adolphe m’avoit plu d’abord par cet instinct naturel qui rapproche les deux sexes. Le plaisir qu’il venoit de me faire éprouver, me le rendoit mille fois plus cher que jamais. Je ne sais quand j’aurois fini de m’occuper de lui, si ma tante, qui me cherchoit depuis une heure, ne m’eût enfin aperçue, Julie, me dit-elle d’un ton fâché, que faites-vous donc là ? Je vous appelle depuis une heure. Assurément vous m’avez entendue ; tout le monde vous cherche, on ne sait ce que vous êtes devenue.

Ces paroles achevèrent de dissiper mon trouble. Je répondis à ma tante