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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/148

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Journal

di, & nous voici à la veuë de Batavie. Le canot n’eſt point encore revenu. Nous contons avec les lunettes quatorze navires à la rade.

Le Chevalier de Fourbin vient de revenir pompeux & triomphant. Le Général lui a accordé plus qu’il ne demandoit. Nous ſommes mouïllez à demi-lieue de la ville. Nous l’avons ſaluée de ſept coups de canon, & elle nous a répondu d’autant ; ce qui n’eſt jamais arrivé dans les Indes. Les Anglois, les Portugais, même des navires de Roi faluënt ; & on ne les ſalue point. C’eſt ici la capitale de l’Empire des Bataves. Leur puiſſance y eſt formidable, & il ne faut pas s’étonner qu’ils ſoient fiers ſur leur paillier. On nous permet d’envoyer nos malades à terre ; de faire de l’eau, du bois, toutes fortes de rafraîchiſſemens. On nous donne un bon pilote. A ce bon traitement nous reconnoiſſons nos amis du Cap : mais qu’on ne nous parle point de Bantam.

19. Aouſt.

M. Vachet eſtoit allé hier au ſoir à terre, & vient de revenir à bord, pour nous apprendre des nouvelles. Il a trouvé à Batavie le Pere Fuciti Jéſuite Italien, qui ſur l’ordre du Pape & de ſon Général eſt ſorti du Tonquin, & cherche à retourner en Europe. Le Pere Ferreira ſon compagnon eſt allé à Macao. Voici les nouvelles. M. l’Evêque d’Héliopolis eſt mort l’année paſſée à