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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/179

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du Voyage de Siam.

lieuës. Il n’y a plus à craindre que les courans nous portent ſur la coſte de Camboge. Nous ne quitterons plus la terre de veuë. Il viendra bien quelques coups de vent vers les ſept ou huit degrez : quitte à ſe mettre à ſec pendant une heure, car ils ne durent jamais davantage. Il eſt donc queſtion de ſonger à la grande affaire qui nous mene. J’ai quelque impatience d’entretenir M. de Metellopolis, ou M. l’Abbé de Lionne ; & pourveu qu’à la premiere converſation ils ne m’aillent pas dire qu’il n’y a rien à faire, pourveu qu’ils me donnent quelque eſpérance, me voila content. On nous crie de la Maligne que M. d’Arbouville ſe porte un peu mieux. Il eſt bien jeune, il en pourra revenir ; & nous le ſouhaitons ardemment, tant pour l’amour de lui qui a du mérite, que pour avoir le plaiſir de vous renvoyer toute votre jeuneſſe un peu halée, mais en bonne ſanté, & toute glorieuſe d’avoir eſté au bout du monde.

6. Septembre.

IL vint hier au ſoir un petit coup de vent avec tonnerre & pluie, qui nous obligea à virer de bord, & à prendre au large. Cela dura une demi-heure. On mouïlla juſqu’à minuit, que le vent eſtant revenu bon, on a remis à la voile ; & toute la journée nous avons fait bon chemin.

Ce matin la frégate a mis ſon pavillon ; c’eſtoit

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