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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/187

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du Voyage de Siam.

24. Septembre.

LEs Mandarins ſont fort affligez de n’eſtre pas allez à terre avec M. Vachet. Ils ont peur d’avoir la tête piquée avec certaines petites pointes de fer qui tirent tout le ſang qu’un homme a dans le corps. C’eſt leur faute ; il n’a tenu qu’à eux d’aller dire les premieres nouvelles.

Nous voici enfin mouïllez à la barre de Siam, à deux lieuës de l’embouchure de la riviere, à cinq braſſes & demie. On a tiré trois coups de canon : non pour ſaluer, car il n’y a point de fortereſſes à l’embouchure, elles ſont plus avant dans la riviere ; mais pour avertir la côte qu’il eſt arrivé des vaiſſeaux, & que les douaniers peuvent venir voir ce que c’eſt.

25. Septembre.

LEs Mandarins viennent de partir dans un bateau Siamois, qui les eſt venu quérir. On les a régalez de cinq coups de canon. Ils ont eſté bien-aiſes de voir des faces Siamoiſes. Il n’y a que le vieux Mandarin qui pleure comme un enfant : il a appris que pendant ſon voyage ſa grand’mere eſt morte. Je ne raille point

Nous venons encore d’appareiller pour nous éloigner un peu du banc de ſable en tirant vers l’Eſt ; & je croi que cette fois-ci nous ſommes mouillez à demeure. On a jetté un gros ancre,

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