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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/193

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du Voyage de Siam.

comme il s’y prendra. La conjoncture eſt très-favorable pour faire faire au Roi de Siam tout ce qu’on voudra. M. l’Ambaſſadeur les laiſſera venir ; & l’on trouvera peuteſtre moyen de leur faire paſſer pour des graces la plûpart des choſes qu’on a à leur demander. On inſiſtera d’abord ſur la Religion, afin que s’ils n’accordent rien ſur ce point-là, ils accordent amplement tout le reſte. Nous ne deſeſperons pourtant pas ; & Dieu en a tant fait qu’il peut bien encore achever. On aura au moins des déclarations publiées par tout le royaume, qui permettront & approuveront la Religion Chrétienne.

M. d’Héliopolis a eu la conſolation avant que de mourir de voir la paix entre les Miſſionnaires. Il a fait ſa viſite paiſiblement pendant ſix mois, & eſt mort comme une chandelle faute de méche. Quand il viendroit en Orient dix vaiſſeaux chargez de Miſſionnaires, il y auroit de quoi les occuper dans la ſeule Chine. On dit que depuis un an il y eſt entré beaucoup de Religieux. M. l’Evêque d’Argolis y a toute l’autorité. Il a avec lui deux Miſſionnaires ſes Religieux, les deux qui eſtoient avec M. d’Heliopolis, & trois autres qu’on y envoya l’année paſſée du ſéminaire de Siam. Il y a encore un Chinois nommé Dom Grégoire Lopés, homme de grand mérite. Il eſt déſigné Evêque & Vicaire Apoſtolique, & ſera ſacré par M. d’Argolis.

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