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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/208

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Journal

que les fortereſſes ont ſalué de tout leur canon y qu’on a fait des murailles devant les villages ; que les maiſons de M. l’Ambaſſadeur ſont peintes de rouge ; qu’on allume des feux tout autour ; & qu’on fait ſonner une certaine maniere de cloche : tous honneurs réſervez à la ſeule perſonne du Roi. Cette aſſemblée des grands Mandarins eſt une juſtification de la conduite du Roi, qui a bien voulu leur faire entendre pourquoi il en faiſoit tant.

On vient d’ouvrir les balots des préſens du Roi : il n’y a pas grand’choſe de gâté.

M. Conſtance toujours galant dans tout ce qu’il fait, vient d’envoyer à M. l’Ambaſſadeur un préſent de porcelaines, de confitures de la Chine, & de thé. Il y a de ce fameux thé, ſi cher, ſi précieux, dont le ſeul Empereur de la Chine uſe, & dont il envoie aux Rois ſes amis : il n’y en a gueres.

M. l’Ambaſſadeur a fait venir les Mandarins qui ſont auprés de lui, & les a priez de lui apprendre la maniere dont le Roi de Siam reçoit les Ambaſſadeurs ; & pour les y obliger, il a commencé par leur expliquer la maniere dont on les reçoit en France. Ils ont écouté attentivement, & aprés avoir tout remarqué, ont répondu que les manieres d’Orient eſtoient bien différentes, mais qu’ils n’oſoient en parler ſans l’ordre du Roi. Là-deſſus M. l’Ambaſſadeur les a priez de