mes, vingt d’or, & vingt de foie. Les autres Rois d’Aſie font ces ſortes de préſens le jour de Paudiance en robes toutes faites : mais le Roi de Siam plus galant nenous l’a fait que quatre jours aprés.
M. Conſtance a dit à un homme, qui me l’eſt venu dire, c’eſt M. Paumart, qu’il vouloit avoir le cou coupé ſi je ne demeurois à Siam à la place de M. l’Ambaſſadeur. J’ai de la peine à le croire. 2Octobre.
Il vient d’arriver l’un des deux Miſſionnaires, qui eſtoient partis de France trois ſemaines avant nous. Il s’appelle M. du Carpon, & eſt d’autant plus louable d’embraſſer une vie ſî auſtere, qu’il paſſe pour avoir plus de cinquante mille écus de bien. L’autre ſera ici dans cinq ou ſix jours. Ils ſont venus en vingt jours du Port-Louis à la ligne, ont eſſuyé du mauvais temps auprés du Cap des Aiguilles, ſe font rafraîchis à Pondicheri ſur la côte de Coromandel, & ſont venus aborder à Tenaſſerim. Il dit que l’Ambaſſadeur de Perſe eſt arrivé à Madraſpatan avec un grand train, & des préſens magnifiques qu’il apporte au Roi de Siam de la part du Sophi. Mais, ce qui eſt aſſez plaiſant, il dit que cét Ambaſſadeur vient propoſer au Roi de ſe faire Mahométan : ſi cela eſt, je ſuis d’avis que nous nous bâtions en champ clos.
