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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/241

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du Voyage de Siam.

pines d’or & d’argent. Les Gentilshommes & les François de la compagnie eſtoient à cheval. Nous avons marché dans cette pompe au ſon des trompettes. Il n’y avoit pas loin à la maiſon du Barkalon : mais ils nous ont fait paſſer par cinq on ſix ruës fort longues & fort peuplées, toujours entre des canaux & de beaux arbres. Le Barkalon, choſe inouïe dans l’Empire Siamois, eſt venu recevoir M. l’Ambaſſadeur à la porte de ſa ſalle, lui a fait donner un fauteuil, & en a pris un autre vis à vis de lui. M. l’Evêque & moi, avons eu des chaiſes à dos. Les gentilshommes ſont demeurez debout, & les Mandarins auſſi debout. C’eſt la premiere fois que dans une cérémonie les Mandarins n’ont pas eſté ſur leurs talons. La converſation a roullé ſur des complimens. M. l’Ambaſſadeur a préſenté M. Veret comme chef de la compagnie Françoiſe. On s’eſt levé. Le Barkalon eſt venu reconduire ſon Excellence juſqu’au bas de la ſalle, & nous ſommes revenus avec la même gravité.

M. Conſtance m’a fait voir bien de jolies choſes, qu’il veut envoyer en France ; & dans quelques jours nous irons dans les magazins du Roi choiſir ce qu’il y aura de plus beau. S’il prend mes avis, & qu’il tombe ſous ma main de gros vaſes d’or, je ne les laiſſerai pas échaper : cela vaut bien des paravents & du bois d’aigle.

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