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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/325

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du Voyage de Siam.

20. Décembre.

ON commence à croire nos gens noyez. Tout le monde regrette ce pauvre M. Vachet qui eſt ſi bon homme ; & nos Ambaſſadeurs montrent qu’ils ont de l’eſprit, en ſentant la perte qu’ils font. Cela ſeroit bien cruel pour la Compagnie de France, que M. Veret, qui en eſt le chef, fuſt noyé avec tous ſes papiers & ſes mémoires. M. de la Broſſe eſt auſſi un fort honnête homme, frere de M. des Landes qui eſt à Surate un des premiers de la Compagnie. Enfin la perte ſeroit grande, s’ils eſtoient perdus, & nous avons tout ſujet de craindre. Voici le quatriéme jour qu’ils ſont au moins égarez : eſt-il poſſible que M. Vachet, le plus agiſſant des hommes ſoit au monde, & n’ait pas donné de ſes nouvelles ? Il y a encore avec eux un marchand François, nommé M. de Rouen, qui venoit voir l’oiſeau par curioſité. Il aura bien dit plus d’une fois, Qu’allois-je faire dans cette galere ? S’ils ſont noyez, voilà une ſource de procès : ils doivent de l’argent, on leur en doit : on ne donne point de billet entre gens de bonne foi ; chacun eſt embaraſſé à chercner des preuves.

Enfin M. Conſtance eſt venu à bord, & toutes les affaires, à ce qu’on dit, ſont terminées. Il cuft eſté à ſouhaiter que M. Veret ſe fuft trouvé ici.

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