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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/326

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Journal

M. l’Evêque & M. Conſtance ſont retournez à terre dans notre chaloupe : ſi-tôt qu’elle ſera revenuë, on mettra à la voile. On n’attend plus M. Vachet : M. l’Evêque aſſure qu’il n’eſt point noyé, & qu’ils ont dérivé vers les côtes. M. Conſtance dit que l’aſtrologue du Roi répond que nous ne partirons point ſans M. Vachet. Nous devons pourtant partir demain : il faut qu’il ſe preſſe de revenir.

21. Décembre.

ON a encore donné aujourd’hui pour ſe ranger nous partirons, s’il plaît à Dieu, à une heure aprés minuit. Je crois franchement que s’il n’eſtoit point vendredi, nous partirions toute à l’heure. Nos Officiers ne ſont point ſuperſtitieux ; il y a même des ordres du Roi de partir le vendredi comme les autres jours : & cependant quand le cas arrive, on remet toujours au lendemain en faveur des matelots Bretons, curieux obſervateurs de ces bagatelles.

Grande joie ſur le vaiſſeau. On voit paroître une galere ; on remarque des Mandarins habillez de vert ; on diſtingue le juftaucorps bleu de M. Veret. Voici M. Vachet : la lunette nous approche les objets. Quel bonheur qu’ils arrivent dansle temps qu’on alloit partir ! On les croit reſſuſcitez : on ne ſçauroit ſe laſſer de les embraſſer. Il n’y a que trois Mandarins avec eux, & ce ſont