en valent bien deux autres. Nos pilotes ont peur d’eftre trop au large. Il y a ici de terribles courans qui portent vers Ligor ; & ſi par malheur nous y eftions pouſſez, nous en aurions peuteftre pour un mois.
A minuit s’eſt levé un bon vent. Nous avons fait l’Eſt Sueſt toute la nuit pour nous redreſſer} & à la pointe du jour nous avons veu Pol-pangean. Nous voilà bien, ſi le vent continuë : nous laiſſerons Pol-ubi à bâbord, ſans nous mettre beaucoup en peine de le reconnoître.
APrés un peu de calme eſt venu un grain, beaucoup de pluie, & un bon Eſt Nordeſt, qui nous a fait appercevoir à la pointe du jour Polubi. Nous voici dans un beau parage. IL n’y a plus que quatre-vingts lieuës à Poltimont ; c’eſt une affaire de trois jours. Nos Ambaſſadeurs ſont gaillards : la plûpart de leurs gens ont le cœur ſur les levres.
NOtre rouleux eſt revenu. Le vent eſt aſſez fort : mais la mer nous prend par le travers, & cette mer vient de loin. Nous ſommes tourmentez paſſablement : on ſe conſole, parce que nous allons vîte.