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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/336

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Journal

Ce paſſage eſt difficile aux grands vaiſſeaux. Le vaiſſeau Hollandois a paſſé à notre barbe, parce qu’il prend beaucoup moins d’eau que nous. Tous nos Officiers aſſurent qu’il n’a jamais ôté ſon pavillon du grand maft : on me l’avoit dit, & même je croyois l’avoir veu de loin.

8. Janvier.

ON a appareillé à la pointe du jour, & nous ſommes ſortis heureuſement de tous les bancs. Petit vent, grand chaud : la briſe vient le ſoir. J’ai parié contre M. de Francine que le 17. à minuit nous aurions paſſé le détroit de la Sonde, & doublé l’Iſle du Prince ; & nous avons parié une belle porcelaine a diſcretion. Quand mon pari a eſté bien fixé au 17. j’ai parié pour le 16. & enſuite pour le 15. pareillement une porcelaine. Il y a apparence, malgré l’échouage, que je gagnerai trois porcelaines.

9. Janvier.

NOus avons marché toute la journée, & n’avons pas fait grand chemin. Les courans nous ont fort contrariez. A minuit on a mouïllé, quoi-qu’il fiſt bon frais, parce qu’on avoit peur d’aller donner ſur les mille Iſles : mais à peine l’ancre a-t-il eſté jetté, qu’on a crié aux armes. Tout le monde s’eſt rendu a ſon poſte. On voyoit un grand navire, qui venoit ſur nous à pleines voi-