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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/375

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du Voyage de Siam.

çailles. Le pere & la mere du garçon vont porter un préſent aux parens de la fille : s’ils l’acceptent, le mariage eſt arreté.

La ſeconde eſt le Cuoï Tous les parens de part & d’autre s’aſſemblent chez la fille, qui leur donne à dîner ; & tous les aſſiſtans font chacun un préſent au fiancé.

La troiſiéme cérémonie eſt le Cheo, qui ſe fait en aſſemblant les principaux du village de la fille pour leur dire, Soyez témoins que je prens une telle pour ma femme. Aprés le Cheo le mari peut encore renvoyer la femme, mais la femme ne peut quitter ſon mari. Ordinairement ſi l’accordé a cinq cens écus de bien, l’accordée en a cent.

Leurs cérémonies pour les morts ſont ſemblables à celles des Chinois. Ils lavent le corps, l’habillent avec les marques de ſa dignité, puis le mettent dans une bierre de bois vernis qu’ils couvrent d’un brocard de la Chine, & l’expoſent dans une ſalle bien parée. A la tête de la bierre ils dreſſent un autel, ſur lequel ils mettent une planche où eſt écrit le panégirique du défunt qu’ils appellent ſouvent ſaint. Les Chinois mettent de plus une ſtatuë ou idole audeſſus de la planche. Des deux côtez de la planche ſont quatre cierges de cire allumez, & audeſſus un habit de papier de couleur rouge, ou jaune. Au devant de la planche il y a cinq ou ſix petits plats pleins de bétel, d’aréque, de figues, &c. avec les deux petits bâtons