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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/391

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du Voyage de Siam.

Maligne. Il vous ſouvient bien qu’en venant nous la retrouvaſmes à l’entrée du détroit de la Sonde. Demain, s’il plaît à Dieu, nous mangerons de la ſalade.

Nous ſommes entrez heureuſement dans la baye du Cap ; & nous allions mouïller, quand il s’eſt élevé un ſi terrible vent, qu’il a fallu amener toutes les voiles, laiſſer la ſeule mizene, & vent arriere vers l’Iſle Robin. Nous y avons trouvé la Maligne mouïllée, qui avoit fait la même manœuvre que nous, & avoit eſté obligée d’y relâcher ; & nous voici mouïllez auprés d’elle. La nuit & la mer haute ne permettent pas aux chaloupes de naviguer. Demain nous nous conterons nos aventures ; & s’il plaît à Dieu, & ſi le vent change, nous irons mouïller devant la fortereſſe. Il y a deux bonnes lieuës d’ici.

13. Mars.

M. Joyeux eſt à bord, & nous conte qu’il nous a quittez, parce que dans le premier coup de vent ſa mizene défonça, & qu’il fut obligé de faire vent arriere. Il a eſſuyé trois bouraſques auſſi bien que nous, & a fait ſa route plus Nord : il a veu terre audeſſbus du Cap des Aiguilles. Nous avons un Hollandois mouïllé auprés de nous qui vient de Batavie, & va en Europe. Il a toujours eu le plus beau temps du monde, parce qu’il a pris plus Sud. Le Chevalier de Sibois s’en va à l’Iſle Robin