M. l’Ambaſſadeur n’a pas encore ouï parler de lui ; pas le moindre petit compliment, & encore moins de rafraîchiſſemens.
LE vent s’eſt un peu adouci, & les gens bien braves pourroient hazarder d’aller à terre. Je n’irai aſſeurement qu’en plein calme. S’aller noyer dans un crachat, aprés avoir eſté au bout du monde : je prens le ſtile des bons marins, & j’aurai peur en paſſant la riviere de Seine.
ENfin le Gouverneur s’eſt réveillé, & vient d’envoyer à M. l’Ambaſſadeur un compliment accompagné de deux moutons, & de quelques melon, ſalades, & raiſins : cela vient un peu tard ; nous ne laiſſerons pas de les manger. Le temps eſt admirable, & l’on fait de l’eau tant qu’on peut.
IL a fait cette nuit un vent épouvantable. Nous eſtions affourchez ſur deux ancres : on en a laiſſé tomber un troiſiéme pour plus grande ſureté ; & le quatriéme eſtoit paré. Si ces vents-là reviennent ſi ſouvent, nous avons bien la mine de ne point aller à terre, & nous nous en ſoucions fort peu ; il n’y a rien à voir de nouveau. Le jardin n’eſt pas ſi beau qu’il eſtoit l’année paſſée : l’ar-
