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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/421

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du Voyage de Siam.

dant nous ſommes fort tourmentez. Le navire roule beaucoup, & la mer eſt bien en colere : mais ce n’eſt rien au prix de la mer des Indes. Cette mer-ci eſt longue : l’autre eſt courte, & ne donne pas le temps au vaiſſeau de ſe tourner.

14. Juin.

HIer au ſoir à 9. heures le vent ſe tempéra, & nous fiſmes route avec la mizene. A trois heures du matin on a hiſſé le grand hunier : nous y venons de joindre le petit hunier, la civadiere, & le perroquet de fougue. Avec cela nous avançons. On ſondera ce ſoir ; & s’il plaît à Dieu, on trouvera fonds. Demain on verra Oueſſant ; & dimanche de bonne heure on mangera de la ſalade. Je vous parle un peu marine : il faut bien la célébrer en la quittant.

Un petit navire Anglois nous vient de dire, que nous eſtions à ſoixante lieuës du Cap d’Angleterre, & qu’il nous reſtoit à l’Eſt Nordeſt : nous voyons par là qu’il y a encore cinquante lieuës d’ici à Breſt. Mais remarquez que dans tout le voyage nous n’avons rencontré que des Anglais, hors ce pauvre Hollandois qui nous aborda ſans y penſer.

15. Juin.

ON ſonda hier, mais vainement. Nous voyons pourtant beaucoup de ſignes de terre prochaine :