Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/120

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s, dépourvu à la vérité des qualités nécessaires pour mériter d’être assis parmi vous ; mais fort touché de ce qui fait l’objet de vos exercices, et digne, peut-être, d’y être admis, par le désir sincère que j’ai toujours eu d’en profiter.

Le besoin que j’ai de vos instructions vous a fait croire que vous me les deviez, et qu’ayant l’honneur d’être associé à l’un de vos plus illustres écrivains dans l’emploi le plus noble qui puisse jamais occuper des gens de lettres, il étoit de votre zèle, pour la gloire du Roi, de faire au moins tout ce qui dépendoit de vous pour me mettre en état de m’en acquitter dignement.

Ce n’est pas que j’ose me flatter de pouvoir jamais être utile à un si grand maître. Le Roi, il est vrai, lui a accordé le secours qu’il a demandé, et tel qu’il l’a demandé lui-même ; mais ce grand Prince pouvoit-il mieux marquer l’estime qu’il fait des forces de cet habile écrivain qu’en lui donnant un si foible secours ?

Et comment pourroit-il retrouver en moi ce qu’il perd dans l’illustre compagnon de ses travaux ? Vous-mêmes, Messieurs, qui, pour remplir la place de M. Racine, à l’Académie, pouviez choisir entre tout ce qu’il y a de plus excellens esprits dans le royaume, vous avez bien vu, quelque choix que vous fissiez, que vous ne pouviez réparer la perte que vous venez de faire, et désespérant avec raison de trouver jamais un