Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/438

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dans notre Roi ; et le Roi dit : tous mes Sujets sont mes enfans.

J’ai été, Messieurs, le témoin des épanchemens de cette ame paternelle : l’honneur que j’ai eu d’être chargé de l’instruction d’un de ses petit-fils, m’en a rendu, en quelque sorte, le confident. Que j’aimerois à mettre sous vos yeux les détails intéressans de leur commerce ! vous y verriez le Monarque sensible répandre tour-à-tour les plus sages conseils pour la conduite, et les plus touchantes consolations dans les malheurs ; vous y verriez le jeune Prince, digne du sang qui coule dans ses veines, recevoir ces belles leçons avec la plus tendre docilité, y répondre par les progrès les plus satisfaisans, et ne me laisser presque d’autre soin que celui de concourir avec les plus heureuses dispositions qui étoient en lui.

Les lettres sont assurées de n’être par retardées dans leurs progrès, lorsque des protecteurs, tels que les vôtres, joignent la lumière à l’autorité, écartent les obstacles que l’ignorance ne cesse jamais d’accumuler ; et c’est en les écartant que leur protection a la plus grande influence. Cependant, Messieurs, vous le savez, le beau siècle de Louis XIV n’a pas porté tous les genres de littérature au même degré de perfection. Les poètes, à la vérité, et les orateurs ne laissoient rien à désirer : les philosophes avançoient à grands pas dans la route des découvertes ; mais l’érudition