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Page:Chojecki - La Pologne captive et ses trois poètes, 1864.djvu/163

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euse que ne le fit la beauté qui m’apparut dans les brouillards de la vague oublieuse du Léthé. Au-dessus d’elle c’était une harmonie produite par un essaim d’esprits à la voix de rossignol ; au-dessous des marches d’or conduisant dans un monde lointain et vaporeux, à une prairie de fleurs, qu’ombrageaient de sombres sapins :


XII.

Et de ces prairies, de ces bois, il me semblait que les sons éoliens d’une brise matinale m’invitait à descendre sur une terre fortunée. Je marchais d’un pas ferme quoique blessé par la flèche aiguë du Numide, ne sachant pas si c’était la voix de la mort qui m’appelait, ou un prodige terrestre, ou bien une Iris, qu’un nuage cristallin venait déposer sur le globe, et que supportait un arc-en ciel brillant au-dessus des guérêts, des couleurs de tant de soleils qu’il semblait la soutenir par sa lumière au-dessus du monde.


XIII.

Tandis qu’elle me précédait dans les détours du bois, les harpes éoliennes me redisai