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Page:Chojecki - La Pologne captive et ses trois poètes, 1864.djvu/180

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orizon partout sillonné d’éclairs, cette armée dont chaque guerrier semblait un vampire ailé, terrible dans sa noire armure dorée par la foudre, tout cela était tellement effrayant, que j’en ressentis un frisson glacial. « Gloire à Dieu, m’écriai-je, le monde chancèle ! c’est sous le choc de ma poitrine qu’il croulera. En avant donc, ô mon esprit, conduis mes phalanges ailées !»


XLVII.

À ces mots je m’attachai aussi des ailes sanglantes et mouillées qui me couvrirent tout le casque. En les prenant, j’avais pour but la gloire, tandis que mes guerriers songeaient seulement à revenir plus vite chez eux par la puissance de leur vol. Oh que les mobiles qui dirigent les éléments de notre être corporel sont étranges, et combien, devant la vérité, cette maîtresse suprême du monde, les aigles, bien qu’ils fassent tous le même bruit, paraissent différents !


XLVIII.

Joyeux, nous volions vers nos foyers, et devant nous fuyaient arbres, vergers et cha