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Page:Chojecki - La Pologne captive et ses trois poètes, 1864.djvu/181

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umières. Une fois au but, mes guerriers se rangèrent dans la cour du château, et j’y entrai semblable à un ange noir et ailé. Le rideau de pourpre qui séparait le roi du vulgaire, s’ouvrit en étincelant de mille étoiles de fleurs : le prince apparut dans les reflets de cette pourpre, me toisa de son regard et laissa tomber son sceptre d’ambre.


XLIX.

Je vis tout à coup disparaître de son front et la sereine bienveillance qui planait comme une hirondelle sur ses cheveux gris et sa bonté silencieuse ; puis son visage, devenu cadavéreux et froid, me glaça de son aspect au point que je me tins contrit comme un moine, les yeux baissés et fouillant de ma pensée au profond de mon âme. Je me demandais si le subit orgueil de ma victoire n’avait pas fait naître dans l’esprit du monarque quelques pensées secrètes et ne lui portait pas ombrage ?


L.

Alors lui, regardant mes ailes et mes plumes que coloraient les lumières de la sa