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Page:Chojecki - La Pologne captive et ses trois poètes, 1864.djvu/182

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lle et que le reflet de la pourpre rendait encore plus terribles, les abattit sous son sceptre. On me saisit, et déjà mon âme sombre et impure me conseillait de me sauver en fondant avec mon glaive au milieu de la cour terrifiée sur le roi, le briser lui et sa puissance.


LI.

Mais, dans un moment de fureur plus court que la durée d’un éclair, je n’osai pas tenter un si grand coup. Plutôt que de profiter de l’effusion d’un sang de famille et de me montrer au grand jour, tenant à la main mon glaive qui eût plutôt ressemblé à un serpent qu’à une arme, je préférai voir ma tête chanceler et tomber dans la poussière comme un chêne séculaire.


LII.

Je me laissai donc saisir, et seul, dans un noir caveau, enchaîné à des colonnes de granit, comme l’araignée, cette sombre travailleuse, je me mis à tisser de mes chagrins et de mes insomnies une longue