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Quant aux perles elles sont plus faciles à cacher ; on peut donc moins en apprécier la quantité. De temps à autre, surtout devant des étrangers, on montre ce qu’on appelle les perles appartenant à la Reine ; sitôt l’exhibition faite, les missionnaires les emportent, car cela leur appartient.

Je ne crois devoir entrer dans aucun détail au sujet des pressions de toutes sortes que ces messieurs exercent sur la population. C’est de la haute tyrannie poussée quelquefois au suprême ridicule.

Combien de ces Mangarèviens ne se noient-ils pas en voulant se sauver d’un pays si sauvagement religieux ?

Vous comprendrez, monsieur le Ministre, que, d’après la position faite à la Reine, la pauvre femme qui n’est déjà rien, n’a positivement rien. Comment alors pourra-t-elle rembourser les 160,000 fr. dus si légitimement aux sieurs Dupuy et Pignon ? Où prendra-t-elle cet argent ? Quelle pression exercer pour l’amener à payer ?

Le dossier fourmille de preuves que ce sont les missionnaires qui, par des tracasseries, des entraves d’abord, ensuite des jugements trop faciles à qualifier, ont amené la ruine complète de nos deux compatriotes. Pouvons-nous les prendre à partie, les forcer à payer, saisir pour cela ce qu’ils ont ?

Mais ils vont crier à la spoliation, on les entendra à Rome.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Signé : E. de la Roncière. »



Quatrième pièce




« Papeete, le 29 avril 1866.


Monsieur le Ministre,


La mission peut affirmer qu’elle ne se mêle ni de l’administration, ni du commerce.

En effet, rien n’est apparent, rien n’a besoin de l’être.

Une fois le chef du pays arrivé au dernier degré du bigotisme, il était facile de jeter dans cette conscience toutes les alarmes et d’y faire naître toutes les espérances.

Quant aux moyens d’action, la confession en offre qui sont aussi simples que sûrs.