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Soupçonne-t-on l’existence d’une belle perle, un homme d’avoir des relations avec une jeune fille ?

Ce sont les femmes, les sœurs, les filles qu’on interroge, qu’on effraie.

Les actes du Gouvernement se discutent au tribunal de la pénitence et on a dû amener la régente à offrir à Dieu les bénéfices sur la pêche.

Je dois signaler un fait au sujet duquel j’ai exprimé mon étonnement au P. Laval.

Sur une goëlette appartenant par moitié à la régente et à la mission, un des Pères a été envoyé deux fois dans les Tuamotus y prendre des indigènes pour chercher à les civiliser un peu, me dit le P. Laval. Civiliser était trop fort ; ces sortes d’enlèvements ne peuvent pas être tolérés. Ces peuples appartiennent au gouvernement de la reine Pomaré.

J’ai envoyé des officiers voir ces familles[1]. Il résulte de leur rapport que ces malheureux, relégués dans une petite vallée, n’ont aucun abri et végètent dans le plus hideux dénuement.

Sans y ajouter complètement foi, je dois pourtant dire qu’il m’a été affirmé que plusieurs individus avaient été enlevés de force. La population des Gambier a déjà de la peine à vivre et bénévolement on l’augmente.

Signé : Cte E. de la Roncière. »


CINQUIÈME PIÈCE.

« Papeete, le … juillet 1866.

xxx Monsieur le Ministre,

Jamais les mots moralité et civilisation n’ont été interprétés d’une façon plus étrange que par le Directeur général de Picpus et le P. Laval. Jamais personne, débarquant aux Gambier, à la vue de cette population couverte de haillons, suivant un étranger d’un regard craintif et hébété, ne se croira

  1. Voir l’affaire d’Afirikigaro dans le chapitre intitulé : « M. François-Xavier-Marie Caillet. »