Page:Chopard - Quelques personnages officiels à Tahiti, sous le règne de S. M. Napoléon III.djvu/44

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Je vous avertis que J. Dupuy et moi nous sommes coupables tous les deux. Veuillez me croire, Commandant, parce que cela est bien la vérité.

Signé : URBAIN. »

Tels sont les faits dans toute leur simplicité.

Voyons maintenant ce qu’ont dit les Enquêteurs :

Dans son rapport, daté du 12 avril 1861, et dans l’annexe qu’il y a joint avec la date du 4 mai de la même année, M. Duprat ne parle pas de l’affaire de Dupuy. M. Landes observe le même silence dans son rapport du 2 mai 1861. Mais dans leur rapport collectif, ces messieurs disent : « Qu’ils n’ont vu de témoins qu’Urbain Daniel, et que tout pour Dupuy dépend de cette déposition. » Ils considèrent la déposition d’Urbain comme étant favorables à Dupuy et en concluent l’innocence de ce dernier. Quant à la lettre écrite et adressée le 1er mars à M. Duprat, et dans laquelle Urbain accuse Dupuy et rétracte ses autres dépositions, ils l’attribuent à « une influence et à des pressions. »

L’extrait des séances du Conseil d’Administration de Tahiti, dont parle M. de la Richerie dans sa lettre au Ministre, comprend les séances du 7 et du 8 avril 1861. Dans celle du 7 mai seulement, il est parlé de l’affaire Dupuy, et voici tout ce qui en est dit :

« La première affaire sur laquelle ont porté les investigations de ces messieurs, du Railleur, est la condamnation à la prison, à l’amende et à l’expulsion contre le Français Dupuy, par le tribunal mixte de Mangarèva, que préside le Père Laval.

M. Landes lit le jugement en date du 16 avril 1860, dont copie conforme a été signée de M. Laval avec le titre de président du Conseil mixte[1] ; le jugement des 16 et 17 jan-

  1. Décision du Conseil mixte dans l’affaire d’Urbain Daniel et de Jean Dupuy.

    Urbain Daniel est reconnu coupable de vol, commis au préjudice de M. de la Tour, consistant en 9 onces, une pièce de 20 francs et 3 piastres ou pièces de 5 francs. Le Conseil mixte le reconnaît à l’unanimité.

    M. J. Dupuy est reconnu à l’unanimité être coupable de tentative de recel dans le susdit vol d’Urbain.

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Il est reconnu à l’unanimité que M. J. Dupuy est coupable d’avoir voulu