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Akakio répondit :

« Mangarèva, le 11 janvier 1866.

« Monsieur le Résident,

« Vous n’auriez pas dû m’écrire hier que ma cousine a essayé de se soustraire à l’exécution loyale de la convention du 21 septembre 1865, parce que cela n’est pas.

« Elle a demandé avant votre arrivée, au résident provisoire, quand est-ce qu’il voudrait qu’on lui livrât les 80 tonneaux de nacre (formant l’indemnité de 1865). Il lui a répondu, le 5 décembre 1865, qu’il ne voyait pas la nécessité de peser alors cette nacre. Il voulait attendre les navires qui devaient la prendre. Le 19 décembre 1865, vous avez demandé à ma cousine de vous livrer la nacre, et le 22 décembre, elle vous a répondu que tout était prêt, c’est-à-dire que la nacre était réunie en un seul lieu.

« Pourquoi m’avez-vous écrit hier ? Est-ce parce que ma cousine vous a dit, ce même jour 22 décembre, qu’elle se réservait de faire valoir ses droits quand elle le pourrait ? Mais cela ne l’empêchera pas de payer à chaque époque, et dès qu’on lui dira de payer.

« Présentement, ma cousine ne peut pas ouvrir la pêche, car la nacre est si petite, que ce serait la gâter en pure perte. Vous-même n’avez pas voulu la petite nacre. Pourvu que ma cousine soit prête pour le paiement de septembre 1866, vous n’avez rien à exiger jusqu’alors. Telles sont les conventions. Ce n’est pas refuser de payer, et il n’y a pas de responsabilité à encourir en exécutant bien cette convention de septembre 1865.

« Je vous salue.

« Le Président du Conseil de régence,
« Signé : AKAKIO. »

M. Caillet n’avait, ce nous semble, rien à dire. La Reine qui, la veille, avait payé l’indemnité de 1865, se trouvait complètement dans son droit et était restée fidèle aux termes de la convention. Mais il ne le jugea point ainsi.

Comme il l’écrit dans son rapport, il attribua la lettre d’Akakio à la mission catholique, et voyant « des subterfuges dans ce qui avait lieu », il réunit, le 12 janvier, le Conseil de régence.

Nous reproduisons, d’après le rapport de M. Caillet, le procès-verbal de la séance qui eut alors lieu.