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somme à Tahiti et de lui prendre des traites au Trésor où se voient les talons.

En 1862 ce fut M. de la Richerie qui voulut bien lui rendre le même service.

En 1863 ce fut M. X…, négociant, qui se chargea de cette opération et la somme fut remise à Paris par telle maison de commerce ou de banque. »

Certes, si vous parliez ainsi l’on pourrait vous croire ; mais comme vous n’avez jamais pu nous citer ni un acte de commerce ni une simple vente et que vous ne nous avez point indiqué la voie par où passent les sommes annuelles et considérables dont vous parlez, nous sommes bien obligé, sous peine de manquer de raison et de donner à penser que nos cerveaux sont aussi creux que les vôtres, de hausser les épaules et de rire de vos accusations.

Cela ne vous plaît point et vous désireriez être pris au sérieux ? Vous voudriez peut-être que nous nous donnions la peine de défendre contre vous ceux que vous accusez ?

Eh ! bien soit, nous y consentons et nous allons le faire dès que vous nous aurez appris depuis quand il est établi que l’on peut traîner un homme devant les tribunaux et lui dire : « Prouvez que vous êtes innocent ou vous serez pendu, » et aussi depuis quand est abolie l’ancienne et bonne coutume qui voulait qu’avant de pendre un homme ses accusateurs eussent à prouver sa culpabilité.

Nous ne pensons pas que cet usage, estimé des honnêtes gens, soit tombé en désuétude, pas plus que nous ne croyons aux calomnies soulevées contre Picpus et les missionnaires par MM. de la Richerie, de la Roncière et… autres.

Aussi n’est-ce point pour vous qui ne voulez pas croire, ni pour eux, qui connaissent aussi bien que nous toute la fausseté de leurs dires, que nous allons écrire les lignes suivantes, mais bien pour ceux qui veulent et cherchent la vérité.

À ceux-là nous dirons :

1o Si les missionnaires faisaient le commerce, les personnes qui s’en apercevraient d’abord, parce que leurs intérêts en souffriraient, ce sont les commerçants, et ils s’en plaindraient. Au lieu de cela, voici ce que disent les plus considérables et les plus anciens d’entre eux.