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Nous reproduisons ci-après ces pièces telles qu’elles ont été données par le Journal officiel ; nous y ajoutons seulement la date à laquelle chacune d’elles fut écrite et le nom de celui qui l’écrivit.

Première pièce




« Papeete (Océanie), le 12 mai 1861.


Monsieur le Ministre,


La confiance que le Ministre de la marine et des colonies, en 1854, plaçait dans le chef des missionnaires, a-t-elle été justifiée par l’expérience des 16 années qui se sont écoulées jusqu’au temps présent ? Le pavillon français, confié au chef de la mission catholique, a-t-il aux Gambier comme partout ailleurs été le symbole de la civilisation ?

Votre Excellence va être à même de former son jugement sur ces deux graves questions par l’examen des faits qui viennent de se passer à Mangarèva.

L’extrait ci-joint de la séance du conseil d’administration dont l’avis m’a paru nécessaire sur une matière aussi délicate donne tout le développement de ces affaires.

Tout cela est invraisemblable, et certes les nombreux souscripteurs de la propagation de la foi seraient stupéfiés à la lecture des rapports ci-joints, que je transmets à Votre Excellence sur la situation des îles Gambier.

Quant à moi, Monsieur le Ministre, je n’ai été guidé que par l’amour du devoir et par la profonde conviction que, partout où flotte notre drapeau, ce sont les principes de notre droit, de notre civilisation, qui doivent prévaloir, et que nous ne pouvons souffrir qu’on marche dans une voie opposée.

Il est peut-être à regretter que le pavillon français ait été placé aux îles Gambier…… Mais je n’oserai conseiller de le retirer. Il faut donc, dans mon opinion, adopter des mesures propres à faire cesser une situation aussi fâcheuse que celle reconnue dans la séance du Conseil d’administration dont ci-joint copie. Ces mesures consisteraient principalement, selon moi, dans l’installation et le maintien à Mangarèva d’un résident dans