tour de la statue de saint Vencëslas, descendre, remonter, tournant sans cesse comme ces figurants de théâtre qui, à la scène, représentent une armée. La foule ne secoue son apathie qu’au passage d’une délégation de légionnaires, de ces légionnaires qui, en Sibérie comme sur les fronts de France et d’Italie, ont sauvé la nation, et qu’elle acclame d’un Na zdar ! prolongé.
Ces mêmes acclamations, nous les entendons encore, un peu plus loin, dans la rue Nationale, au passage des délégations de Sokols ou de soldats qui viennent de rendre hommage au président de la République, chef, au cours de la guerre, des Légions libératrices.
Ainsi, indifférent au bluff des partis politiques, agents de division, le peuple apparaît fort attaché à tout ce qui personnifie la solidarité et l’énergie nationales, sociétés de gymnastique ou armée. Aussi a-t-il un culte tout particulier pour ceux qui, après avoir été ses libérateurs, ont su assurer au pays des bases solides.
A quelques pas du square Charles-IV dominé par le beffroi de l’ancien hôtel de ville de la Ville rîeuve, un spectacle curieux nous arrête. Sur un des trottoirs de la tranquille Zitna ulice, en face d’une maison de rapport quelconque, les passants stationnent, recueillis. Ils contemplent un Setit carré de sol finement sablé, encadré de eurs, une plante verte à chaque angle, et au milieu duquel repose une couronne d’épines. Il n’y a là ni inscription ni indication d’aucune sorte. Qu’est-ce donc ? Je cherche, et tout à coup je me souviens : c’est sur ce trottoir, devant cet immeuble où il habitait, qu’a été frappé d’une balle, par un communiste exalté, Alois nasin, premier ministre des Finances de la Tchécoslovaquie, qui, après avoir été un des artisans de l’inaépendance, a su assurer par son intelligente