énergie l’avenir économique du jeune Etat. L’hommage ainsi rendu à sa mémoire en cette journée de liesse ne manque pas d’une grandeur émouvante.
Je dois me secouer pour m’arracher au charme des vieux quartiers de Prague. Je veux voir les quartiers neufs où s’épanouit la vitalité de la métropole tchécoslovaque. On s’extasie volontiers devant la rapide poussée des cités américaines. Celle de Prague n’est pas moins impressionnante. Dès avant la guerre l’agglomération avait pris une notable extension. Là où, lorsque j’y vins pour la première fois, j’avais, la vieille enceinte franchie, trouvé la pleine campagne, des faubourgs avaient, sous mes yeux, grandi en quelques années. La cité elle-même, groupée au fond de sa cuvette, et de toutes parts investie par ces villes nouvelles, semblait ne plus pouvoir grandir. Elle le semblait d’autant plus que Vienne s’opposait de tout son pouvoir à la constitution d’une ville unique englobant l’agglomération entière. La libération a permis la création de cette « Grande Prague » dont les rues envahissent les collines environnantes et gagnent les champs.
« Crise du logement », la plainte retentit tout autant à Prague qu’à Paris. Oui, mais quelle différence dans la façon de remédier au mal ? C’est à peine si, dans l’immense espace laissé libre par la démolition du « mur murant Paris », le Parisien voit s’établir quelques chantiers. Et combien en comptera-t-il entre la Madeleine et la place de la Bastille ? Quant à Prague, on n’hésite pas. Au centre même, où ne reste à peu près aucun terrain disponible pour des constructions,