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Page:Chopin - De l’Elbe aux Balkans. 1929.djvu/20

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DE L’ELBE AUX BALKANS


DES SITES, DE L’HISTOIRE, DE LA POLITIQUE


Sous le hall de la gare Wilson, les voyageurs assiègent le train omnibus qui doit m’emporter. Ce sont pour la plupart des commerçants ou des cultivateurs des environs... Avec une sage lenteur, le convoi nous fait traverser une banlieue toute grouillante d’usines et de chantiers. Puis voici la campagne : de longues étendues où des femmes et des hommes, des femmes surtout, procèdent à l’arrachage des betteraves à sucre ; des champs où déjà verdissent les blés d’hiver ; des prairies bordées de pruniers dénudés ; tout cela dévalant lentement vers la Vltava lointaine. A chaque station, les gares s’encombrent de wagons chargés de betteraves ; la betterave s’entasse sur les quais d’embarquement. Nous sommes au pays du sucre.

— Vous allez loin, monsieur ?

C’est, avec une curiosité bonhomme, mon voisin de compartiment qui m’interroge.

— Non, monsieur. Je descends à Benesov.