combien de butors en ce monde ![1] […] Adieu, Bonne, quand vous écrivez à notre gros Manoël donnez-lui mille baisers sur ses grosses joues pour moi. Je ne parle pas du tout à son frère, c’est une si laide chose qu’une auberge ! Je vais quitter celle-ci au premier jour.
51. — Frédéric Chopin à Albert Grzymala, à Paris.
Mon Chéri, Je me sens beaucoup mieux et puis te remercier, avec d’autant plus de force des fonds envoyés. Tu sais, ton bon vouloir m’étonne mais aussi as-tu en moi un homme reconnaissant dans l’âme, sinon toujours en apparence. Et tu es si aimable que tu as accepté de garder mes meubles ! Sois assez bon aussi de payer le déménagement. Je risque cette dernière dépense ; car je sais que ce n’est pas une grosse somme.
En ce qui concerne mes revenus, que Dieu me garde ! Cet imbécile de Pl[eyel] m’a attiré des ennuis, mais qu’y faire ? Personne n’a jamais enfoncé de mur à coups de tête. Nous reverrons cet été, je te raconterai combien cela m’amuse. La mienne[2] vient de terminer sur Goethe, Byron et Mickiewicz, le plus admirable des articles. Il faut le lire si l’on veut se réjouir le cœur. Je te vois te réjouissant. Tout y est si vrai avec des aperçus grandioses, le sentiment en est si élevé par la nature même du sujet, sans artifices, ni intention