Aller au contenu

Page:Chopin et Sand - Lettres, éd. Sydow, Colfs-Chainaye et Chainaye.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de louange ! Dis-moi qui fera la traduction [il s’agit de la traduction d’une partie des Dziady de Mickiewicz]. Si Mick[iewicz] voulait y mettre la main lui-même, elle reverrait volontiers l’ensemble du texte et son article pourrait servir de discours préliminaire à l’édition française.[1] L’ouvrage susciterait le plus vif intérêt et un grand nombre d’exemplaires s’en vendraient facilement. Elle écrira à Mick[iewicz] ou à toi-même à ce sujet.

Que fait ton âme ? Que Dieu te donne bonne humeur, santé et force ; ce sont des choses si nécessaires. Que dis-tu de Nourrit ? Son acte nous a profondément stupéfiés. Souvent, elle et moi te prenons avec nous en promenade. Tu ne pourrais croire comme on est bien en ta compagnie.[2]

Marseille est laide. C’est une ville vieille mais non ancienne. Elle nous ennuie un peu. Le mois prochain, à coup sûr, nous nous mettrons en route pour Avignon et, de là, nous gagnerons Nohant. Tu nous embrasseras certainement alors non plus par lettre mais de façon moustachue, si tes moustaches n’ont pas subi le sort de mes favoris.

Baise les mains et les pieds, mais pas à toi-même. [C’est à dire « Baise les mains et les pieds de ton amie »]. À toi j’écris comme à moi-même sans être mort aux sentiments les plus élevés comme un vrai camaldule.

Ch.
  1. George Sand projetait donc de donner son « Essai sur le drame fantastique » pour préface à une nouvelle traduction française des « Dziady », de Mickiewicz.
  2. Manière adorable de faire savoir à quelqu’un qu’on pense à lui et qu’on en parle entre soi.