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Loulou




I l y avait longtemps que ça le tentait d’y aller.

Et les soirs de rigolade, à l’occasion des clôtures d’examen, quand il entendait les carabins de dernière année se raconter leurs aventures en pouffant de rire entre eux, lancer des mots drôles, faire toutes sortes d’allusions et de réflexions folichonnes, il ne manquait jamais de se dire : Il faudra pourtant que j’y aille, moi aussi.

Car lui, Robert Renault, avait été élevé dans un coin de terre tranquille où sa jeunesse s’était écoulée heureuse et douce, calme et régulière comme les guérets du pays, loin des tristes choses et des hideurs secrètes des amoncellements de peuple.

Puis, pour faire sa médecine, il s’était tout à coup trouvé transporté dans la ville, au milieu de l’étourdis-