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la petite lise

appuyait sur les divers symptômes, renchérissait, exagérait chacune des indications… Et cette tumeur qui… Il faut tout dire, ma fille…

— Une tumeur ? demandai-je intrigué.

— Bon, je dis une tumeur… parce que… c’est peut-être rien que de l’hydropisie, mais sûrement que le ventre lui grossit.

Elle ne s’en souciait guère, elle, la petite Lise, et ça ne paraissait nullement l’inquiéter.

— Une tumeur, vrai ? repris-je : et depuis quand avez-vous remarqué ?…

— Depuis quatre à cinq mois — c’était toujours la tante qui se hâtait, de répondre avec toute la sincérité de son âme — c’est depuis son retour de la ville… et elle se mit à calculer : février… mars… oui, à peu près quatre mois…

Ça devenait plus sérieux. Je me remis donc à questionner Lise très discrètement, en mettant un voile pour ne rien éveiller dans l’esprit de la pauvre tante que je voyais si naïve, car je croyais tenir la piste, la vraie, la bonne, l’unique. Mais Lise me répondait doucement, en l’air, pleine de candeur indifférente, me donnait des réponses, me faisait des affirmations