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Page:Choquette - La Terre, 1916.djvu/253

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faire rayonner, au-dessus de toutes les autres classes, l’éclair d’indépendance et de liberté qui nous distingue, comme nous savons au temps des moissons « faire briller l’éclair de nos faulx, au-dessus des gerbes mûres. »

Yves s’était assis. Ses lèvres et ses mains continuaient de s’agiter sous le coup de la violente émotion par où son âme venait de se déverser en des accents qui l’avaient troublé lui-même.

Il releva la tête en entendant les félicitations du docteur Duvert que l’enthousiasme avait porté d’un bond auprès de lui. Il vit en même temps son père dont les yeux pleins de larmes joyeuses disaient la grande fierté de son vieil âge.

Il se porta vers lui avec une caresse attendrie du temps où il était tout petit ; et indifférent à tout ce monde autour de lui, il se jeta sur son épaule :

— « Es-tu content, père ? » murmura-t-il tout bas.