Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
96
Les Ribaud

… Écoute, Michaudin, je vais te dire quelque chose d’affreux ; je vais te le dire comme en confession, ainsi tu seras obligé de me pardonner. Écoute, il me passe des idées de crime parfois dans la tête ; je rêve de le tuer, de l’empoisonner, lui, pour en arracher du cœur de ma fille jusqu’à son nom. Je regarde mes poisons, je les mesure de l’œil, je les secoue dans leurs flacons,… il faut si peu d’acide prussique, si peu d’arsénic, et je juge la quantité nécessaire. Je la marque du doigt sur le verre de la bouteille… Il en faudrait si peu… si peu… et ce serait si facile quand je vais au Fort,… s’il était malade, une bonne fois.

— Es-tu fou, Ribaud, lui cria le curé, comme pour le réveiller ?

— En effet, je suis fou.

— Voyons, mon ami, il ne faut plus que