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Les Ribaud

je te vois avec ces idées épouvantables. Tu me fais de la peine. Je ne crains pas, sans doute, que tu les mettes à exécution, mais que tu les aies seulement, n’est-ce pas affreux ?

— Pardonne-moi. Michaudin,… je te l’ai dit que c’était affreux.

— Tu as plus besoin de pitié que de pardon… Quand je vois un vieil ami comme toi, dont la conscience toujours si droite se sent envahie par de telles pensées, je ne lui pardonne pas, je le plains.

— Mais qui donc est plus à plaindre que moi ?

— Plus… je l’ignore ; mais autant, je le sais bien, c’est moi.

Et une fois de plus ces deux amis sentirent combien l’affection qui les liait était grande et jusqu’à quelle profondeur ils étaient frères.