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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/123

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Les Ribaud

— Au revoir, monsieur… et plus bas, en roulant un brin d’herbe sous le bout de mon soulier… Vous reviendrez…

Je ne l’ai point regardé, car j’avais les yeux baissés et humides aussi, mais je savais bien qu’il m’avait entendue.

Et il est venu.

 

C’est une drôle de chose que l’amour.

J’y pourrais rêver toute la nuit sans en rien comprendre. Depuis une heure, je songe, le regard perdu ; je lève le bras pour moucher ma bougie, je plonge avec ravissement mes narines au milieu de ce gentil bouquet de fête qu’il vient de m’apporter, — des roses, des pensées, des marguerites, des œillets — et c’est comme si j’étais somnambule, je ne vois rien, je n’entends rien.

Oui, c’est une singulière chose.