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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/127

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Les Ribaud

navrée se répandit sur toute sa figure et, d’un ton singulier de pitié douloureuse pour moi, il ajouta :

— Non, demandez à Dieu de n’être jamais cantinière dans la deuxième compagnie du troisième bataillon, vous le regretteriez tant ; et, comme pour éviter une explication, en hâte aussi d’être à son poste, il me dit un « au revoir » où je sentis passer toute son âme.

Je suis restée debout, le nez aux vitres, conservant encore fixée dans mes yeux son élégante silhouette longtemps après qu’elle eut disparu derrière les grands ormes de la route.

— Allons ! me dis-je, et je me suis arrachée avec l’effort qu’on fait pour briser une chaîne.