Aller au contenu

Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
Les Ribaud

18 Août, 37.

Je ne sais pourquoi, depuis quelques jours, je me sens gênée, comme sous l’oppression d’avoir commis une faute, en présence de mon père.

Je guette constamment sur ses lèvres, où je la vois voltiger, une question, une allusion quelconque ; mais elle ne vient pas. C’est comme si je lisais dans sa figure faussement indifférente un reproche caché dont je cherche en vain l’explication.

Mon Dieu, qu’y a-t-il ?

Ai-je mal fait ? Je me perds à trouver une raison à sa froideur feinte.

Parfois, je me sens prise d’épouvante ; j’imagine des choses impossibles ; j’entrevois des dessous terribles que je sonde et d’où je voudrais tirer la réalité… et je