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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/133

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Les Ribaud

Puis c’était encore des rêves fous, des effrois aussi qui l’oppressaient soudainement, des suppositions fantastiques qu’elle imaginait ingénument dans son âme de dix-huit ans.

Qui n’a pas pareillement rêvé ? Qui n’a point ressenti cette étrange ivresse ? Qui n’a pas aussi connu le poids de cette oppression plus lourde à porter que le rocher de Sisyphe ! Oui, pas un vingtième printemps qui ait échappé à cette fournaise.

Tout à coup, une voix la tira de l’abîme où elle était plongée. Une voix discordante et criarde qui s’en venait du Fort sur la cadence d’un pas sonore sur le chemin rocailleux.

En se rapprochant, elle se fit plus nette, laissant mieux saisir le sens des mots à travers les inflexions bizarre, les