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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/132

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Mais que faisait, à la vérité, ce tableau tant de fois revu, à la rêverie de Madeleine ?

Elle jetait bien, de temps à autre, son regard sur les lourds bastions du Fort, parce qu’elle désirait mettre un nom, une figure aux ombres incertaines qu’elle voyait passer et repasser derrière les fenêtres ; mais ce nom et cette figure étaient bien autrement vivants et réels dans son cœur, et tout existait autour d’elle sans plus l’intéresser.

Elle le disait tout bas, ce nom, elle lui parlait ; cette figure lui souriait et il se faisait dans son âme un interrogatoire si tendre, si joyeux, où les réponses ne contredisaient jamais, qu’un petit frisson, de bonheur bien plus que de ce soir froid de novembre, la secouait tout à coup agréablement.