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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/148

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Les Ribaud

je me doutais ?… Mais tu pleures, toi aussi, François ?

— Mais non, Madeleine, je ne pleure pas… tu sais bien, Madeleine… ce sont… hum… ce sont…mes yeux… qui…

— Tu ne me hais point, toi, François, et papa non plus ?

— Madeleine ! que dis-tu ?

— C’est que je m’explique maintenant le regard triste et froid de mon père… Mon Dieu, c’est horrible aussi : aimer celui qui pouvait le tuer… aimer son ennemi…

— Son ennemi ?… Mais tu rêves, Madeleine.

— Ah ! je ne rêve pas, mon pauvre François… car ils vont se battre… les soldats anglais contre les patriotes…

— Hein ! comment ?

— Pitre me l’a dit. Tout est prêt au