Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
Les Ribaud

Madeleine resta pensive. Tout-à-coup :

— Alors, c’est moi qui ne suis point patriote en aimant celui qui veut combattre ma race et ma nationalité ?

— ?

— Tu ne réponds pas, mon François… Ah ! c’est vrai… Je comprends tout maintenant… Je trahis mon nom, ma race, ma famille. Mon Dieu ! pourquoi m’avez-vous mis cet amour dans le cœur ?

Tous deux restèrent immobiles, sans ajouter un mot. Une idée s’empara de Madeleine.

Elle saisit tout à coup les vieilles mains calleuses de François dans les siennes et, lentement, comme pour le convaincre :

— Non, François, ce n’est pas un bourreau, Percival, et je ne veux point qu’il se batte contre les miens… J’irai le trouver au Fort, plutôt ; je le lui demanderai,