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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/188

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Les Ribaud

restée immobile, insensible, oppressée à en mourir sous le coup de ces révélations inattendues.

Gabriel tué… Gabriel, dont le souvenir ne la quittait jamais, tué… et elle s’imagina qu’elle aimait presque son meurtrier. Elle sentit qu’il se brisait quelque chose dans son cœur… Il lui monta aux lèvres une suppliante invocation où se traduisait tout son désespoir, tout le bouleversement de son âme.

— Mon pauvre curé, soupira-t-elle, si vous saviez, si vous compreniez combien je suis malheureuse.

— Jamais je ne t’aurais appris ces choses, reprit le curé en lui tenant les mains dans les siennes, mais ma pauvre Madeleine, c’était mon devoir de le faire et tu en serais morte que je n’aurais pas reculé. Il vaut peut-être mieux que tu