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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/194

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Les Ribaud

citude de mère pour protéger contre la neige et les froids de l’hiver menaçant le cher mort qui y dormait.

Elle s’arrêta.

Son regard attendri parut répondre à un témoin invisible caché sous la pierre, et comme doucement attirée par lui, elle alla s’agenouiller un instant au milieu des feuilles mortes. Elle fit une courte prière qui sembla plutôt un dialogue muet, puis elle se releva bientôt, un rayon de douce résignation au front, et reprit sa route.

La maison de son père était située du côté gauche de l’église ; après un moment d’hésitation à l’encoignure du chemin qui y conduisait, elle prit à droite.

Dès cette minute, sa détermination fut fermement prise. Elle irait au Fort, seule. Si c’était là s’humilier, elle s’humilierait ; mais une voix intérieure lui