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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/195

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Les Ribaud

disait au contraire que c’était se grandir elle-même, que c’était mettre une auréole à son amour en lui enlevant tout ce qui pouvait plus tard devenir un sujet de reproche, que c’était aussi protéger sa propre dignité en allant exiger de celui qu’elle aimait de ne point combattre contre sa race.

Et à grands pas maintenant, le capuchon relevé par-dessus la tête pour n’être point reconnue, la voilà qui dépasse la petite auberge « La Huronne, » tourne à gauche et prend la route raboteuse et inégale, coupée d’ornières parallèles, qui mène au Fort, sur le bord du Bassin Chambly.

Dès avant son arrivée, elle entend déjà le cliquetis des armes que l’on astique, le grincement des baïonnettes ajustées aux canons des carabines, des bruits de talons